Bilan lecture #2

05.09.2022

Pas d'introduction longuette parce que j'ai été visiblement très inspirée dans mes chroniques. Et sujette à beaucoup de digressions. Et encore, je me suis retenue* ! Donc, je vous lance de suite dans le vif du sujet !

🌿 La cité des ténèbres tome 1, Cassandra Clare

Jamie Bower Campbell* a été pour moi la révélation de la saison 4 de Stranger Things. Du coup, j'avais envie de découvrir sa filmographie. D'où cette saga qui a fait l'objet d'une adaptation cinématographique.

Il est évident que le personnage de Jace était fait pour JBC. Rien qu'en regardant cette couverture, il y était prédestiné. Et, les signes continuent. Citation d'ouverture, on commence avec une citation de Shakespeare. L'acteur a joué dans une série sur le célèbre dramaturge anglais qui s'intitulait : Will.

Dans ce premier tome, on évoque également à un moment donné Donjons § Dragons. Jeu qui joue un rôle fondamental dans ST. Certains diront coïncidence mais quand même.

Bref " petite" parenthèse à part, j'ai préféré le film clairement. Un rythme beaucoup plus soutenu, moins d'incohérences. Assez fidèle dans l'ensemble. Et, une héroïne interprétée à l'écran par Lily Collins beaucoup plus attachante et convaincante. Dans le livre, j'ai pas toujours compris ses réactions qui changent d'une minute à l'autre.

Ceci dit, ce qui m'a le plus dérangé c'est le style ampoulé de l'écriture. Alors, je sais pas si ça tient de la traduction anglais à français. Mais, c'est lourd. Des phrases trop longues. Certaines descriptions brouillonnes comme ce passage où Jace est dans l'appartement de Cass. En une phrase, on veut dire qu'il fouille dans sa poche ; et qu'en même temps, il va être surpris par un monstre. En plus, on dit pas fouiller mais " fourrageant". Non !

Ah et je n'en pouvais plus de voir mentionner " poignard séraphique". Des répétitions inutiles - et qui se suivent - qui alourdissent encore plus le texte. Un texte qui déjà présente quelques coquilles ainsi que des lettres en plus. Et même des erreurs de mots.

Je ne sais pas si je lirai les tomes suivants. J'en ressors très mitigée de cette lecture. Mais, on ne sait jamais. Affaire à suivre...

🌿 La fabuleuse histoire des cinq orphelins inadoptables de Hana Tooke.

Un titre à rallonge, de magnifiques illustrations. Il n'en fallait pas plus pour me convaincre. Une histoire qui n'est pas sans rappeler les orphelins Baudelaire. Et aussi Mathilda.

Cinq enfants que personne ne veut adopter. Et pourtant, ils sont adorables et plein de ressources. Malgré les événements qui sont contre eux. Et ce, en plein cœur d'Amsterdam.

D'ailleurs, j'aurais aimé que la maison d'édition pense à mettre des notes en bas de page pour expliquer certains termes propres j'imagine à la ville, à sa culture et à son environnement.

Néanmoins, on se laisse porter par le charme de cette aventure. Tout le long, on espère que ces cinq enfants trouveront un foyer. Et, l'amour et la tendresse qui vont avec.

🌿 Si c'est pour l'éternité, Tommy Wallach.

J'ai choisi ce livre pour sa couverture de prime abord. Je l'adore pourtant elle est plutôt épuré. Mais, je la trouve vintage, équilibrée. Simple mais efficace. La fille m'a fait penser à Luna Lovergood. Et, le garçon à Justin dans Les Sorciers de Waverly Place.

Clairement, ce livre a du potentiel. Je le placerai à côté de John Green ou encore Susie Nielsen. Du jeune adulte comme on les aime. Un ado mal dans sa peau et qui ne parle plus depuis le décès de son père. Son passe-temps favori ? Errer dans les vieux hôtels et voler les clients au passage. Jusqu'à ce qu'il rencontre la fille aux cheveux d'argent.

Jusqu'ici, tout va bien. Sauf que cette jeune femme n'est pas ordinaire. Et, je ne peux pas vous en dire plus sans vous spoiler. Et, c'est cette intrigue qui à mon sens gâche un peu tout. Je ne m'y attendais pas. Je me demandais même si c'était pas un mauvais tour de l'auteur.

Parfois, j'ai eu l'impression que j'avais affaire à deux Zelda. D'un côté, elle pousse Parker à sortir de sa coquille. A reprendre vie. Et d'un autre, je sais pas justement. Y aurait eu tellement à dire ; et en mêm temps, je reste sur ma faim. Des intrigues secondaires mal exploités.

Quitte à la fin à les précipiter. Par exemple, pour moi le père du héros reste une énigme. Sa relation avec son fils ; son épouse. Pour moi, la fin concernant ce trio n'est pas cohérent. J'ai même trouvé par moment Zelda bien trop brusque avec Parker. Je veux dire, un deuil on le gère tous différemment.

On est pas tous armé pareil vis à vis de la mort. Surtout en vue du passé de Z. Et moi, comment j'ai ressenti le final c'est presque comme si Parker et sa mère se débarrassaient du père. J'ai trouvé ça violent. On peut pas tous effacer d'un coup de baguette même si je comprends la portée du geste.

En fait, c'est comme si y avait eu une faille temporelle. Du jour au lendemain, le héros oubliait son père. Parce que Z l'avait décidé comme ça. Un point c'est tout. J'aurais préféré que Zelda soit une ado ordinaire. Dans le cas contraire, qu'on soit prévenu ; et que cette intrigue soit davantage exploitée. Quitte à tomber dans quelque chose de totalement fantaisiste. Absurde mais attendu, développé !

🌿 Oser ses rêves, Elizabeth Lim.

Avant toute chose, je suis éberluée par le cv de l'auteur. Elizabeth Lim a étudié l'art de la composition à Julliard. Elle a composé la musique de films et jeux vidéos primés. Et, est également diplômé d'Harvard...

Bref, la collection Twisted Tale m'a énormément surprise par sa qualité. J'avoue que j'avais un peu peur qu'on dénature les contes afin d'en faire un porte-drapeau de toutes les tendances à la mode.

Au final, pas du tout. Féministe oui mais d'un féminisme qui me parle. Ici, Cendrillon. Une Cendrillon dont on découvre l'origine du prénom. Du conte initial ou pas, je ne sais pas. Une jeune fille qui décide de prendre son destin en main.

Malgré son amour pour le prince, elle se rend compte de la naïveté de ses rêves. Sans l'autre pantoufle de verre, comment pourrait-elle prouver son identité ? Et, qui voudrait d'une bonniche ? Contrainte de quitter la maison de son enfance, elle trouve un travail pour subvenir à ses besoins et devenir indépendante.

Mais, c'est sans compter le destin qui la remet sans cesse auprès du prince. Ou plutôt de l'amour d'elle-même. La confiance et le courage qu'elle devra trouver en elle pour surmonter les épreuves. Au final, au delà de l'histoire d'amour, c'est aussi une rencontre avec soi.

Pardonner à ceux qui nous ont fait du mal pour pouvoir avancer. C'est apprendre à se regarder avec plus de bienveillance, de respect et d'affection. C'est rencontrer sur sa route les bonnes personnes. Bonne fée marraine, ami, famille. Oser croire en ses rêves parce que l'autre est lui aussi blessure, incompréhension et doute. Parce qu'avant de pouvoir être bien avec l'autre, vaut mieux bien en paix avec soi.

🌿 Ce monde qui est le mien, Jen Calonita.

Et, on termine avec un coup de cœur. Parce que j'adore la mythologie grecque. Ce livre m'a donné envie de relire L'odyssée ; et Les métamorphoses d'Ovide. Mais ce qui est fou dans ce roman, c'est la puissance du message.

Megara pour pouvoir rester aux côtés d'Hercule, doit remplir des missions pour le compte de Héra. Connaissant le caractère de la déesse-mère, j'ai craint le pire. Ben, je m'étais trompée du tout au tout. Alors bien sûr, Meg risque sa vie à tout moment. Mais tout comme Hercule, c'est un rite initiatique. Hercule serait devenu Hercule si tout avait été facile ? Je ne crois pas. Comme on dit, les épreuves forgent les caractères. Et c'est dans l'adversité, qu'on se (re)découvre et qu'on grandit !

Mais là où c'est intemporel, très contemporain et où chaque fille, chaque femme peuvent se reconnaître c'est qu'on peut nous aussi écrire l'histoire. Être une héroïne, vaincre des monstres. Et, changer le cours du monde. Encore plus puissant, c'est de se rendre compte que les montres les plus difficiles à combattre sont en nous.

Et, je salue la fine et subtile stratège Héra. Parce que si Megara veut trouver sa place au côté de son bien-aimé, il lui faudra avant tout panser les blessures du passé. Placer sa confiance, sa foi en l'autre alors que tant de personnes l'ont blessées et trahies.

Seule, elle n'y arrivera pas. De l'aide, il lui faudra apprendre à demander. Apprendre à lâcher prise, à écouter cette petite voix intérieure. Appelez ça de l'instinct, de l'intuition féminine. Et plus que tout, réparer son cœur.

Ce cœur qu'elle a mis sous les verrous. Ce cœur qui l'empêche pleinement d'être elle-même, de trouver sa place. De s'aimer ; d'aimer Hercule totalement et de lui faire confiance.

Toutes les épreuves qui se dresseront sur sa route n'auront que pour but de lui montrer ce dont elle est capable. Force, ténacité, courage, intelligence, générosité. Des qualités qui ont toujours été présentes en elle mais ensevelies sous une couche d'amertume, de désillusions.

Inutile de vous dire que je me suis sentie très proche de Meg. Son histoire a trouvé écho en mon histoire. Et nul doute qu'il en ira de même pour vous. J'ai cependant un reproche à faire mais qui n'est pas de la faute de l'auteur mais de la traduction française.

Pourquoi transformer le surnom d'Hercule " Wonder Boy" ( eh oui, je suis allée chercher !) en "Supermâle" ? Ça discréditerait presque le héros et l'élue de son cœur. Sans compter parfois des expressions anachroniques qui n'ont rien à voir avec la temporalité du récit.

Mise à part ce défaut, Ce monde qui est le mien est à mettre dans toutes les mains des femmes de ce monde. Parce qu'on a besoin de savoir que tout est possible, qu'on peut les unes sur les autres. Et, que les clés sont en nous !